Bonjour à tous !

Aujourd’hui, on ne va pas parler de technique, mais on va plutôt faire un exercice de style entre philosophie et économie politique. En effet, nous allons répondre à la question un peu étrange :

Est-ce que Nietzsche aurait aimé le bitcoin ?

Cet article est une retranscription condensée d’une émission podcast :

Question un peu particulière, un peu atypique. Et Spoiler alerte ? La réponse est oui. Sinon, je ne serais pas en train de citer Nietzsche aussi souvent dans la vraie vie comme dans mes émissions et mes contenus.

 Si toutefois tu cherches à te former techniquement tu peux accéder à mon programme avec ma formation et mon accompagnement ou encore aller voir l’épisode 141, si je me trompe pas, qui était sur mes prédictions de fin de cycle crypto avec mes objectifs précis et l’émission encore d’avant. Mais aussi l’épisode numéro 140 qui était sur la stratégie de sortie. Ce qu’il faut faire et ne surtout pas faire.

C’est parti, il est temps de commencer ! j’ai fait quelques recherches supplémentaires et j’ai d’ailleurs quelques ouvrages de Nietzsche sous les yeux, pour te citer certains extraits au fil de ta lecture. Au programme, on va parler de quatre grands principes selon Nietzsche :

  1. L’interprétation du monde avec la volonté de puissance
  2. La dualité entre Apollon et Dionysos. Ne t’inquiète pas, si tu n’es pas du tout branché philo. Ça va être vraiment fluide. En tout cas, je vais essayer de rendre tout ça simple et concret.
  3. La non-distinction morale entre le bien et le mal.
  4. Le surhumain. La notion de surhumain et l’individu souverain. Le tout évidemment abordé sous l’angle d’attaque du bitcoin.

Commençons donc par la première partie.

Interprétation du monde avec la volonté de puissance

On va partir de notre réalité. C’est-à-dire que nous allons simplement parler du monde qui nous entoure. Actuellement, les gouvernements avec leur monnaie centralisée ont le pouvoir. Ils sont le pouvoir, par définition. Donc, en suivant ce constat on va commencer avec une première citation de Nietzsche qui disait que toute chose est soumise à interprétation. Mais que l’interprétation à un moment précis vient du pouvoir et non de la vérité.

C’est déjà très intéressant parce que l’interprétation vient de l’essence, de la volonté de puissance. C’est un terme qui revient souvent chez Nietzsche et qui ne signifie pas la volonté d’asseoir une puissance. Mais c’est une volonté vers la puissance.

Et ici, l’État, les institutions, les banques ont le pouvoir qui leur permet d’imposer leur interprétation des choses qui ne sont pas la vérité. Mais selon cette définition, elles ont la puissance donc elles font l’interprétation des choses par rapport au peuple.

En revanche, ce qu’ils n’ont pas , c’est bien la vérité. Sans cette vérité, on peut dire qu’ actuellement, le plus grand transfert de pouvoir financier de l’histoire est en route. Des banques complètement centralisées aux monnaies décentralisées vers le peuple, mais qui vont être représentées par des individus plutôt qu’une communauté. On va en reparler.

Entre nous, d’ailleurs, on peut remarquer que la confiance dans les institutions traditionnelles est au plus bas depuis bien longtemps. On a besoin de changement, encore plus avec le covid. Il y a eu une vraie perte de confiance.

Et ça va au-delà des décisions qui ont été prises. Je ne parle même pas de niveau sanitaire, ni d’un niveau économique,ni même de l’impression monétaire, mais il y a vraiment une perte de confiance assez extraordinaire en ce moment et globalement, dans beaucoup de pays, surtout occidentaux.

Nous sommes donc témoins des plus gros transferts de richesse de l’histoire. Et le jour du changement pourrait arriver plus tôt que prévu. L’argent en gros, de l’ancien paradigme , l’argent des baby-boomers , ira à la seule classe d’actifs qui est vraiment entre les mains des jeunes désireux d’un changement : Les crypto monnaies.

Donc le bitcoin est la réponse. Ainsi, toute personne qui croit en ce raisonnement ne peut que valider le bitcoin que Satoshi Nakamoto, le créateur du bitcoin, qui voulait une société plus juste, qu’il envisageait moins pyramidale, moins corrompue.

Et en matière de finances,  les gouvernements, s’ils étaient bâtis sur des fonds, sur des fondations plus solides comme la vérité ou l’intégrité, peut être que le bitcoin aurait sa place et l’aurait eu depuis bien longtemps, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Maintenant que cette première notion est plus claire, nous allons enchaîner avec la deuxième idée qui est probablement ma préférée.

La Dualité entre Apollon et Dionysos

Il faut savoir que Nietzsche voyait la société par un dualisme entre Apollon et Dionysos. Donc les deux dieux grecs, Apollon et Dionysos. Les termes apolliniens et dionysiaques sont et peuvent mieux nous faire comprendre les aspirations générales de l’humanité, vis à vis de la réalité qui nous entoure.

L’Apollinien

Donc d’après lui l’apollinien représente tout ce qui est l’ordre, l’équilibre, la rationalité, la mesure et la tempérance. Au contraire, notre ami Dionysos.

Le Dieunisiaque

Donc, ce qu’on appelle le dionysiaque, lui représente le chaos, les contrastes, l’exubérance, l’instinctif, le créatif, le déroutant, le sauvage. L’Apollon, lui, est intimement lié à l’élan de civilisation humaine. Donc, on peut dire que le dionysiaque est l’absence de l’apollinien. Ainsi sans ordre, nous créons le chaos. Sans tempérance on a l’exubérance. Sans la civilisation on a le sauvage. Tu peux à ce moment-là, comprendre que la civilisation tend plus vers apollon. Ce qui signifie que l’apollinien est une présence qui structure le monde. Le dionysiaque quant à lui est une absence de l’ordre.

Mais l’un ne peut pas se passer de l’autre

Attention, ça ne veut pas dire que le deuxième est moins bien. En effet Dionysos a une importance capitale puisque déjà de base, il est là, originellement.

C’est-à-dire que c’est le contexte originel de la création. Effectivement sans la terre, sans la nature, sans tous les outils et les métaux qui se retrouvent sur la nature. On ne peut pas créer, on ne peut pas aller vers de l’apollinien. Il ne faut donc pas être trop civilisé, car ça perturbe l’équilibre de la société .

Ces deux notions peuvent être appliquées absolument à tout. On retrouve souvent ses deux termes dans la littérature, dans l’art, mais aussi dans l’économie, dans la politique. Mais revenons vers notre monde actuel tout en haut. Il y a un système qui est ultra apollinien et ce système est à maintenir. Et quand il y a des coups de Dame nature, de très dionysiaque types Covid ou autre, ça complique énormément les choses parce que c’est un système assez fragile pour le coup.

 Et avec ce système ultra apollinien, les banques centrales du monde, qui sont sous assistance respiratoire ont eu comme solution, une impression monétaire assez gigantesque.

Dernièrement il y a une perte drastique de la valeur du dollar, de l’euro, de l’inflation, et ça ne fait que commencer. Mais plus notre civilisation avance, plus elle a tendance à rajouter de l’apollinien. Je pense d’ailleurs que les religions, comme le christianisme pour l’Occident, avaient pour but d’apporter de l’ordre chez les barbares qu’on était.

Ensuite, il y a eu beaucoup d’avancées. Il y a eu le siècle des Lumières avec l’arrivée du modernisme et des institutions partout. Puis le 19e, le 20e siècle, avec des fausses vérités de type de la croissance pour la croissance, de tomber dans le nihilisme pour tout le monde, de la non-spiritualité,du militarisme à outrance, de consommation et de transcendance technologique…

Ce qui est un système ultra apollinien. Mais l’individu bien équilibré, et qui comprend ce que je viens de dire, voit la mascarade. Il voit qu’il y a un truc qui cloche. Car s’il est équilibré justement, il a aussi assez d’exubérance et de non-nihilisme pour adopter le bitcoin.

Ainsi le problème, ce n’est pas d’être l’un ou l’autre, c’est de n’être que l’un ou que l’autre. Et il y a une phrase qui le résume très, très bien du psychiatre, essayiste Hyung, qui disait que trop d’animalité défigure l’homme civilisé et qu’à l’inverse, trop de civilisations créent des animaux malades.

Donc trop de Dionysos défigure l’homme civilisé. Et trop d’ Apollon crée des animaux malades et globalement, on en est là. Donc toute personne qui a les deux forces (apolliniennes et dionysiaques) adopte le bitcoin aux défauts des autres. Je m’explique : avec le prochain effondrement économique et financier qui approche à grands pas, il va y avoir une évolution vers l’hyper bitcoinisation du monde et c’est même indispensable.

En effet le bitcoin s’articule autour d’une tendance très cyber libertarienne qui tend à détruire l’État pour consolider un chaos plus pérenne, certes sauvage, mais beaucoup plus antifragile, et pour ramener le monde à une échelle plus naturelle, plus responsable pour l’individu. Plus dionysiaque, tout simplement.

Dans un cas comme dans l’autre, on observe une tendance vers la décivilisations dionysienne et l’Occident devrait commencer à le comprendre et en avoir conscience. Ça serait quand même pas mal. Donc, le vrai problème, il est là, c’est comment réussir à concilier globalement la grandeur et la sécurité des aspirations apolliniennes que tout le monde a, que l’État, les institutions ont, que les gens qui ont besoin de sécurité et d’avoir toujours l’incontrôlable magnificence de la nature, très dionysiaque. Nietzsche aurait adoré le bitcoin.

Globalement, si on veut conclure sur ce point-là, il veut réveiller l’homme trop civilisé que nous sommes devenu. Et le bitcoin est une réponse, entre autres. Je ne dis pas que c’est LA réponse. Mais ça peut changer le système ultra apollinien dans lequel nous nous trouvons. Car c’est un système très fragile qui est formé par les institutions, par les banques, le gouvernement et l’État. Pour aller un peu plus loin, on va developper avec notre troisième partie.

La non-distinction morale entre le bien et le mal

Il y a de nombreux éléments que Nietzsche aime beaucoup et qu’on retrouve dans le bitcoin. Des éléments, comme la durabilité, l’antifragilité et la croissance qui sont parfaitement incarnés dans le bitcoin. Mais aussi l’auto ajustement du réseau en réponse à une augmentation exponentielle du hachage. Ça représente une grande réussite technique dans l’histoire moderne et dans le réseau Bitcoin. Du coup, incroyablement robuste grâce à ça, et tous les autres systèmes financiers sont très obsolètes.

Par rapport à ce que représente le Bitcoin. Autre exemple, le rejet par Nietzsche de la distinction morale entre le bien et le mal. Pour faire très simple. Ici, c’est la perception des choses qui fait que c’est bien ou c’est mal. C’est vraiment très résumé. Mais en par exemple, ton voisin va voir une chose comme mauvaise, et toi tu vas la voir comme bien, mais ce n’est ni bien ni mal.

C’est comme la pluie ou le beau temps. Ils font autant partie de notre monde que le bitcoin lui-même. Ses forces ne peuvent plus être jugées bonnes ou mauvaises. Elles sont tout simplement et il faut s’adapter à la réalité plutôt qu’à l’inverse.

Comme dirait d’ailleurs un des plus grands défenseurs du bitcoin, dont on a déjà parlé, notamment quand on avait fait une émission sur les différents ouvrages sur la blockchain. Andreas Anthopoulos disait. Vous ne pouvez pas désinventer une technologie, donc elle n’est ni mal, ni mauvaise, ni bonne. C’est ce qu’on va en faire et ce que ça représente par rapport à son utilité. Donc, on est en plein dans la perception différente des gens envers le bitcoin et même des fois.

Petite parenthèse. Suffit de lire les commentaires de mes émissions parfois pour s’en rendre compte. Plus trop maintenant parce que ça a changé. Mais il y a toujours un loufoque qui vient dire que le bitcoin, c’est le diable. Mais il y a quelques années, quand j’étais un des premiers à faire des simulations sur les taux, c’était moitié-moitié dans les commentaires, faut le dire, qui étaient à moitié, c’était le mal absolu et ça va détruire la planète.

Et de l’autre côté, c’était l’inverse total. C’était non. C’est ce qui va sauver la planète. Donc nous avons le choix. Je vais te les donner : soit la noble moralité de l’orgueil, de la volonté de puissance dionysiaque, de la force et de l’honneur du bitcoin ou la morale esclave de la gentillesse pour le bien commun, de la de l’humilité, de la pitié, de l’ancien système. Qui d’ailleurs, systématiquement, d’emblée, dit non à tout ce qui est nouveau et ce qui est différent.

On choisit alors ici par conviction, la première morale qui est rejetée au final par toutes les institutions, l’État, le gouvernement, l’école et les banques. On sait d’ailleurs très bien que toutes les grandes choses doivent d’abord porter un masque de monstrueux avant de s’inscrire dans le cœur de l’humanité.

 Ainsi le bitcoin terrifie les pros fiduciaires ordinaires, y compris ceux de la communauté et du fameux bien commun, qui imposent leur idéologie fiat sur le bitcoin. Pour eux, le bitcoin est le mal. Car le bitcoin les fait souffrir. On retrouve ici ce qu’on avait dit tout à l’heure sur l’interprétation avec la puissance et non la vérité. Souviens-toi! Ceux qui s’opposent aux souffrances à venir. Ces nihilistes apolliniens souffriront encore plus.

Le Surhumain et l’individu souverain

Pour ce qui est du quatrième point, on va y aller pas à pas, car c’est sans doute l’idée de Nietzsche la plus connue de toutes et qui revient le plus souvent.

La notion de surhumain qui retrouve le terme de surhomme. 

Donc, on va continuer sur l’opposition entre la communauté et l’individu pour y arriver. Le surhomme, pour Nietzsche, c’est un individu sain et fort qui cherche à se développer lui-même en expérimentant et en vivant presque dangereusement. La vie consiste d’après lui en un nombre infini de possibilités et la personne en bonne santé en explore autant que possible.

 Par exemple, la plupart du temps, les doctrines des religions enseignent la pitié et le mépris de soi, l’humilité, la retenue, la culpabilité. Et pour lui, c’est complètement incorrect. C’est-à-dire que la vie est en constante évolution, stimulante, sans regret, intense, créative et risquée. À l’opposé, on a un monde aujourd’hui qui stagne dans le nihilisme apollinien du rationalisme et qui réprimande les considérations esthétiques de la philosophie dionysiaque qui chérit la vie, l’individu, l’art, la création.

 Et c’est ce contre quoi lutte le Bitcoin. Il lutte contre Apollon et c’est ce, contre quoi la grandeur lutte généralement : “ L’individu a toujours dû lutter pour ne pas être submergé par la tribu. Si vous essayez, vous serez souvent seul et parfois effrayé. Mais aucun prix n’est trop élevé pour payer le privilège de se posséder”. D’ailleurs, ça me fait penser à ce fameux ouvrage qui s’appelle en anglais l’individu souverain, qui était sorti en 1997, qui avait été écrit par deux essayistes sur la finance et qui avait prédit le bitcoin. Dix ans en avance, c’est assez fabuleux quand on y réfléchit et surtout par rapport à l’exactitude, la description même qu’il en avait donnée.

Bref, voici un chapitre à la fin de mon livre sur le sujet. Mais c’est fascinant d’avoir cette citation de Nietzsche, et de faire ce parallèle avec ce livre qui avait prédit le bitcoin dix ans en avance. Et de dire qu’effectivement, cette citation correspond totalement au bitcoin aujourd’hui.

Une dernière citation de Nietzsche sur cette thématique, dans son ouvrage Généalogie de la morale : “nous trouverons que le fruit le plus mûr de l’arbre est l’individu souverain. L’individu qui n’est semblable qu’à lui-même, l’individu affranchi de la moralité des mœurs, l’individu autonome et supra moral. L’homme à la volonté propre, indépendante et persistante. Une véritable conscience de la liberté et de la puissance”.

Et les limites ici, si tu remplaces bitcoins par individu, ce n’est pas choquant. Ça fonctionne très bien. Par exemple, le bitcoin a franchi la moralité des mœurs. Le bitcoin autonome, indépendant, conscient de la liberté qu’il apporte, est globalement ceux sont des termes sociaux et philosophiques que tu retrouves très souvent dans la pensée des bitcoins maximalistes qui prônent le bitcoin à outrance.

C’est ainsi que Nietzsche conçoit l’homme libre. C’est un individu souverain, affranchi de toutes les tutelles sociales et morales, qui s’est rendu maître de sa propre vie. Alors, le seul petit bémol que je peux retrouver dans les propos de Nietzsche, c’est qu’il ajoute à la fin que peu nombreux sont les humains capables de ce dépassement. Point négatif si on vous dit qu’au final, une minorité ne peut pas y arriver. C’est peut-être aussi le fait que la majorité va reprendre le dessus. Mais bon, ça, on n’y est pas encore.

Pour conclure, le bitcoin gagnera et il va écraser le nihilisme en réalisant la vision du surhomme de Nietzsche. Le bitcoin peut rétablir tout simplement l’équilibre nécessaire dans notre société entre Apollon et Dionysos, ramené du dionysiaque dans ce système ultra-apollinien. Et tout simplement, cela peut nous rendre la vie plus palpitante.

Merci à toi de m’avoir lu jusqu’au bout. À très bientôt.

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